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Strasbourg centre

Strasbourg centre-ouest : vue aérienne

Strasbourg centre-ouest : vue aérienne
Photo Patrick Bantzhaff - Voir géolocalisation

Strasbourg. La ville est facilement identifiable malgré l'absence de la cathédrale, qui se site immédiatement à droite du cadre de l'image. On repère les célèbres Ponts Couverts et les canaux de la Petite France sur la partie centrale de la photographie.

L'espace urbain strasbourgeois s'organise autour le l'île centrale, que l'on nomme ellipse insulaire¸ délimitée par les bras de l'Ill. Les trois bassins parallèles à l'arrière des Ponts Couverts donnent naissance au bras sud de la rivière, bien visible. Le cours nord nommé canal des Faux-remparts est repérable sur presque toute sa longueur par le liseré de verdure qui en suit le tracé.

Le tissu urbain de cette ellipse donne l'image d'un enchevêtrement de bâtiments divers et de rues sans plan net. La forme urbaine est largement héritée de la ville médiévale et de sa transformation progressive qui s'est effectuée îlot par îlot, maison par maison, dans une ville enserrée dans des remparts qui n'ont quasiment pas bougé du XIIe au XIXe siècle.

Au premier plan donc, les Ponts Couverts, qui furent couverts lorsqu'ils étaient remparts. Il en reste quatre tours et une belle promenade sur l'eau. Immédiatement à l'arrière, la Petite France où la ville est bâtie autour de canaux. C'est l'ancien quartier des tanneurs, populaire et malodorant, aujourd'hui lieu de déambulation touristique dans un cadre rustique reconstitué, muséifié diront certains. Témoin, le grand bâtiment rose qui borde le fond des canaux : anciennes glacières, usine au fil de l'eau, c'est désormais un hôtel de grand luxe pour visiteurs fortunés de toute l'Europe.

À l'arrière, la variété architecturale se déploie. L'oeil averti y reconnaîtra des pignons Renaissance, des maisons à colombages aux toit imposants, moins anciennes qu'on ne le croit souvent (XVIIe-XIXe s.), des constructions massives de l'époque wilhelminienne comme l'école Sainte-Madeleine qui borde l'Ill au sortir des canaux de la Petite France, et les immeubles récents (années 1960-70) de style néo-alsacien aux toits pentus dont les façades blanches de béton éclatent de part et d'autre d'un quartier aux teintes roses dominantes.

L'arrière de l'ellipse insulaire, sa partie nord, moins centrale à l'époque médiévale et moderne est d'allure plus récente. On peut identifier la Place Kléber avec la grande façade de l'Aubette (XVIIIes), la Place Broglie complantée d'arbres, ainsi que des immeubles du milieu du XXe siècle, premières tours de la ville.

L'anneau péricentral s'individualise nettement. Quelques héritages de l'époque moderne, des rues larges et des immeubles alignés de la fin du XIXe siècle, des bâtiments imposants de la fin du XXe siècle. Le premier plan de la photographie en est assez emblématique : le barrage Vauban, défense française d'après la conquête de 1681, est flanqué à sa gauche de l'ancien Couvent Ste Marguerite (XVIIIes) qui abrite aujourd'hui l'ENA après avoir été une prison. Le barrage est désormais le passage entre le bâtiment du conseil général (à droite) dessiné par Vasconi et le Musée d'arts moderne et contemporain conçu par Fainsilbert. Deux gestes architecturaux, deux discours sur la ville : véritable vaisseau arrimé à l'Ill à côté des péniches sédentaires d'un côté, couloir de lumière surplombant l'eau de l'autre. Le tissu urbain environnant est moins dense, plus composite, plus fragmenté.

À l'arrière du musée, le quartier gare, qui ressemble à beaucoup d'autres quartiers gare : architecture de la fin du XIXe siècle, rues en étoile qui convergent vers la gare, visible sur le bord gauche de la photographie. A droite du quartier gare, un bouquet d'immeubles émerge, embryon de CBD. C'est le centre commercial des Halles, situé sur l'emplacement de la première gare, et aujourd'hui à la fois pôle commercial et directionnel, dédoublement du centre-ville historique, à l'extérieur de l'ellipse insulaire.

Le péricentre est lui même bordé d'une ceinture verte, ancienne zone non-aedificandi pour raison militaire, dont une partie porte désormais une large autoroute urbaine. Au-delà, à l'arrière plan, ce sont les anciens faubourgs qui se sont développés au nord de la ville, sur le ban communal de Schiltigheim. L'originalité morphologique de l'agglomération strasbourgeoise transparaît nettement dans la périphérie : une juxtaposition de quartiers bien délimités par des bandes vertes, pour la plupart liées à des zones inondables, le long de cours d'eau ou par remontée phréatique.

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