- CRDP d'Alsace - Banque Numérique du Patrimoine Alsacien -

Vocabulaire de l'architecture
de la maison alsacienne

Sous la direction de Georges Marie BRUN

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Terroir

Territoire d’une commune

Caractérise le ban communal, territoire relevant de l'autorité administrative d'une commune. Les limites communales sont, particulièrement dans les villages catholiques, jalonnées de croix, calvaires ou croix à niches.

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Tirant

Entrait, faux-entrait
(all. Anker ; dial. Anker, Ankerballige)

Un tirant est une pièce de la charpente soumise à un effort de traction.

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Toit

Couverture de la maison

En Alsace, le toit est à pente très forte à cause du climat (évacuation rapide de la neige) et de la fragilité des matériaux de couverture (Tuile). La maison alsacienne peut être à toit unique (Eindachhüs ou maison-bloc du Sundgau ou des Vosges groupant sous un seul toit logis et ferme) ou à toits multiples (Mehrdachhüs, ferme à bâtiments dissociés, ferme en U du Kochersberg ou du pays de Hanau…).

Quant à la forme des toits, il en existe en Alsace plusieurs types : toit cavalier, toit en croupe, toit en demi-croupe, toit en fausse-croupe, toit en pavillon et toit à la Mansart.

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Toit cavalier

Dit aussi en bâtière
(all. Satteldach ; dial. Satteldach)

Toit cavalier - XIXe<br />308, rue Principale - Schleithal, en Outre-Forêt   - Photo M.-G. Brun

Ce toit simple, à deux versants et sans abattant (croupe), peut néanmoins posséder un coyau.

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Toit en croupe

(all. Walmdach ; dial. Walm)

Toit en croupe - XIXe<br />1-3, rue de l’Église - Westhalten  - Photo M.-G. Brun

Ce toit à quatre versants présente deux pans de toiture perpendiculaires aux versants principaux, et cela sur toute la hauteur de la toiture (croupe). Délimitée par deux arêtes, la croupe est fréquemment d'une pente plus accusée que les versants principaux.

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Toit en demi-croupe

(all. et dial. Halbwalm)

Toit en demi-croupe - XVIIe<br />5, rue du Tilleul - Menchhoffen, en pays de Hanau  - Photo M.-G. Brun

La demi-croupe est le pan de toiture situé sur le pignon, perpendiculaire au versant principal, qui s’étend sur une partie seulement du versant, plus importante cependant que la fausse croupe. Délimitée par deux arêtes, elle est fréquemment d'une pente plus accusée que les versants principaux.

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Toit en fausse-croupe

(all. Krüppelwalmdach ; dial. Krippelwalmdach)

Toit en fausse-croupe - XIXe<br />18, rue de l’abbé Wendling - Diebolsheim, dans le Ried  - Photo M.-G. Brun

Toit à deux pans aux extrémités coupées et inclinées, dans le sens du faîtage, mais avec une croupe très réduite (quatre à cinq rangs de tuiles).

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Toit en pavillon

(all. et dial. Zeltdach)

Toit en pavillon de la tour-porche - XIe<br /> Prieuré Saint-Ulrich - Wissembourg-Altenstadt  - Photo M.-G. Brun

Toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. Ce toit est relativement rare dans la maison alsacienne traditionnelle.

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Toit à la Mansart

(all. et dial. Mansardendach)

Toit à la Mansart - 1774<br />1, rue du Stade Saint-Paul - La Wantzenau - Photo M.-G. Brun

Toit à comble brisé, ayant des côtés à versants très raides. En Alsace, les maisons à toits à la Mansart logent souvent des notables, tels que les curés et les notaires.

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Torchis

Bauge
(all. Strohlehm, Kleiberlehm ; dial. Lähme, Wickelbodde)

Grange avec torchis appliqué sur clayonnage à palançons<br />11, rue des Bergers - Gougenheim, en Kochersberg  - Photo M.-G. Brun

Le torchis, synonyme de bauge, est le matériau de remplissage primitif constitué de terre, d'argile, de chaux et de paille hachée (quelquefois aussi de crins de chevaux) dont on remplit les panneaux entre les poutrages, par application sur le clayonnage.

Dans de nombreuses maisons, ce torchis se présente sous formes de boudins disposés régulièrement (Wickelbodde) ou de bouchons superposés.

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Travée

Division de l’espace dans la maison
(all. et dial. Joch)

La travée est, dans la maison à colombages, l’espace compris entre deux murs de refend transversaux, de longueur variable selon la fonction (travée d'habitation, travée d'étable, d'entrée...).

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Traverse

Dit aussi entretoise
(all. et dial. Riegel, Schwellriegel)

Entremoises<br />Obermodern, en pays de Hanau  - Photo M.-G. Brun

Élément horizontal secondaire de colombage, améliorant la stabilité longitudinale de celui-ci et permettant de limiter la surface des panneaux de remplissage. Il peut y avoir une ou deux rangées de traverses par étage courant.

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Tuiles

Matériau de couverture

Dans l’immense majorité des cas, le matériau de couverture de la maison alsacienne est la tuile en terre cuite, car la plaine abonde en argile. Dans certaine régions de montagne, la couverture est réalisée par des ardoises hexagonales de Belgique ou d'Angers. Mais c’est la tuile en terre cuite qui forme l’essentiel de la couverture.

Il existe plusieurs types de tuiles an Alsace : la tuile plate, la tuile mécanique et la tuile faîtière.

Il existe également des tuiles particulières : certaines sont décorées de motifs religieux attirant la protection divine sur la maison ou conjurant le mauvais sort ; d’autres sont ornées de décors primitifs (ondulations, traits), d’estampilles aux motifs géographiques, de formes végétales ou animales (coq, fleurs, arbres de vie), ou de monogrammes christiques. Exceptionnellement, on trouve quelques toits aux les tuiles vernissées. Enfin certaines tuiles sont appelées Firowazigel (Feierabendziegel) : c’est la dernière tuile de la journée de travail (la pose durait plusieurs jours) que posait le tuilier, tuile spécialement décorée des motifs cités plus haut.

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Tuile plate

Dite aussi en queue de castor
(all. et dial. Biberschwanz)

Tuiles plates Biberschwanz<br />Chapelle des Oliviers de l’enceinte de l’église Saint-Jacques-le-Majeur - Kuttolsheim  - Photo M.-G. Brun

En Alsace, à l’origine, les tuiles sont plates, en terre cuite et à extrémité arrondie en queue de castor, car très bien adaptées aus toits à forte pente. Façonnées à la main, ces tuiles anciennes présentent des stries longitudinales pour faciliter l'écoulement de la pluie, et possèdent une surface extérieure légèrement bombée. La dimension de ces tuiles peut varier de 12 à 20 centimètres en largeur et de 24 à 28 centimètres en longueur.

Dans certaines villes comme à Wissembourg ainsi que dans le Sundgau, de nombreuses tuiles de type Biberschwanz ont leur extrémité en pointe.

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Tuile mécanique

Type de tuile

Tuiles mécaniques<br />4, rue des Bergers - Gougenheim, en Kochersberg  - Photo M.-G. Brun

En 1841, les frères Gilardoni inventent à Altkirch une tuile mécanique à emboîtements et à canaux d'écoulement intérieur, inspirée du principe de la tuile flamande.

Cette tuile est plus légère et plus grande et, surtout, évite la fixation individuelle de chaque pièce sur la charpente comme c'est le cas pour les tuiles plates. Facile d'emploi, stable au vent, elle s'adapte en outre à toutes les pentes de toits. Enfin, elle peut être produite à l’échelle industrielle.

Cette tuile s’impose rapidement en Alsace et, si son aspect est banal, elle a rapidement été déclinée dans divers coloris (certaines sont vernies) afin d’avoir un aspect plus esthétique.

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Tuile faîtière

Dite aussi tuile creuse, tuile canal

Tuiles canal ou faîtières <br />Rue du Château - Morschwiller - Photo M.-G. Brun

Cette tuile sert à recouvrir le faîte du toit ainsi que les diverses arêtes. Elle est légèrement évasée, donc plus large à une de ses extrémités.

Sur la photographie ci-contre, les tuiles canal ou faîtières sont posées sur l’arête du toit. À gauche, des tuiles en queue de castor ; à droite, des tuiles mécaniques.

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Trommeloffe

Four à cylindres de fonte

Souvent, à la place du Kaecheloffe en terre cuite et plaques vernissées, on trouve un poêle, identique quant à sa structure de base, mais à cylindres de fonte, moulés dans les fonderies de Zinzwiller, de la vallée de la Bruche ou de Lucelle : ce sont des cylindres superposés de diamètre chaque fois plus petit.

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