Retour à L'habitat en Alsace
Sous la direction de Georges Marie BRUN
Territoire d’une commune
Entrait, faux-entrait
(all. Anker ; dial. Anker, Ankerballige)
Couverture de la maison
En Alsace, le toit est à pente très forte à cause du climat (évacuation rapide de la neige) et de la fragilité des matériaux de couverture (Tuile). La maison alsacienne peut être à toit unique (Eindachhüs ou maison-bloc du Sundgau ou des Vosges groupant sous un seul toit logis et ferme) ou à toits multiples (Mehrdachhüs, ferme à bâtiments dissociés, ferme en U du Kochersberg ou du pays de Hanau…).
Quant à la forme des toits, il en existe en Alsace plusieurs types : toit cavalier, toit en croupe, toit en demi-croupe, toit en fausse-croupe, toit en pavillon et toit à la Mansart.
Dit aussi en bâtière
(all. Satteldach ; dial. Satteldach)
(all. Walmdach ; dial. Walm)
(all. et dial. Halbwalm)
La demi-croupe est le pan de toiture situé sur le pignon, perpendiculaire au versant principal, qui s’étend sur une partie seulement du versant, plus importante cependant que la fausse croupe. Délimitée par deux arêtes, elle est fréquemment d'une pente plus accusée que les versants principaux.
(all. Krüppelwalmdach ; dial. Krippelwalmdach)
(all. et dial. Zeltdach)
(all. et dial. Mansardendach)
Bauge
(all. Strohlehm, Kleiberlehm ; dial. Lähme, Wickelbodde)
Le torchis, synonyme de bauge, est le matériau de remplissage primitif constitué de terre, d'argile, de chaux et de paille hachée (quelquefois aussi de crins de chevaux) dont on remplit les panneaux entre les poutrages, par application sur le clayonnage.
Dans de nombreuses maisons, ce torchis se présente sous formes de boudins disposés régulièrement (Wickelbodde) ou de bouchons superposés.
Division de l’espace dans la maison
(all. et dial. Joch)
Dit aussi entretoise
(all. et dial. Riegel, Schwellriegel)
Matériau de couverture
Dans l’immense majorité des cas, le matériau de couverture de la maison alsacienne est la tuile en terre cuite, car la plaine abonde en argile. Dans certaine régions de montagne, la couverture est réalisée par des ardoises hexagonales de Belgique ou d'Angers. Mais c’est la tuile en terre cuite qui forme l’essentiel de la couverture.
Il existe plusieurs types de tuiles an Alsace : la tuile plate, la tuile mécanique et la tuile faîtière.
Il existe également des tuiles particulières : certaines sont décorées de motifs religieux attirant la protection divine sur la maison ou conjurant le mauvais sort ; d’autres sont ornées de décors primitifs (ondulations, traits), d’estampilles aux motifs géographiques, de formes végétales ou animales (coq, fleurs, arbres de vie), ou de monogrammes christiques. Exceptionnellement, on trouve quelques toits aux les tuiles vernissées. Enfin certaines tuiles sont appelées Firowazigel (Feierabendziegel) : c’est la dernière tuile de la journée de travail (la pose durait plusieurs jours) que posait le tuilier, tuile spécialement décorée des motifs cités plus haut.
Dite aussi en queue de castor
(all. et dial. Biberschwanz)
En Alsace, à l’origine, les tuiles sont plates, en terre cuite et à extrémité arrondie en queue de castor, car très bien adaptées aus toits à forte pente. Façonnées à la main, ces tuiles anciennes présentent des stries longitudinales pour faciliter l'écoulement de la pluie, et possèdent une surface extérieure légèrement bombée. La dimension de ces tuiles peut varier de 12 à 20 centimètres en largeur et de 24 à 28 centimètres en longueur.
Dans certaines villes comme à Wissembourg ainsi que dans le Sundgau, de nombreuses tuiles de type Biberschwanz ont leur extrémité en pointe.
Type de tuile
En 1841, les frères Gilardoni inventent à Altkirch une tuile mécanique à emboîtements et à canaux d'écoulement intérieur, inspirée du principe de la tuile flamande.
Cette tuile est plus légère et plus grande et, surtout, évite la fixation individuelle de chaque pièce sur la charpente comme c'est le cas pour les tuiles plates. Facile d'emploi, stable au vent, elle s'adapte en outre à toutes les pentes de toits. Enfin, elle peut être produite à l’échelle industrielle.
Cette tuile s’impose rapidement en Alsace et, si son aspect est banal, elle a rapidement été déclinée dans divers coloris (certaines sont vernies) afin d’avoir un aspect plus esthétique.
Dite aussi tuile creuse, tuile canal
Cette tuile sert à recouvrir le faîte du toit ainsi que les diverses arêtes. Elle est légèrement évasée, donc plus large à une de ses extrémités.
Sur la photographie ci-contre, les tuiles canal ou faîtières sont posées sur l’arête du toit. À gauche, des tuiles en queue de castor ; à droite, des tuiles mécaniques.
Four à cylindres de fonte
Souvent, à la place du Kaecheloffe en terre cuite et plaques vernissées, on trouve un poêle, identique quant à sa structure de base, mais à cylindres de fonte, moulés dans les fonderies de Zinzwiller, de la vallée de la Bruche ou de Lucelle : ce sont des cylindres superposés de diamètre chaque fois plus petit.