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Les champignons des
forêts de la plaine d'Alsace

Par la Société mycologique de Strasbourg
Extrait de Paul Hertzog, Champignons d'Alsace et des Vosges (259p), 1981, Ed. Mars et Mercure (Wettolsheim)

Publié le 17 janvier 2012

Les espaces forestiers de la plaine d'Alsace sont aussi divers que les espèces de champignons qui s'y développent.

Les forêts alluviales du RhinRevenir au début du texte

Caractéristiques du milieu

Au sein de paysages bouleversés, défigurés, ne subsistent aujourd'hui que de pâles reflets de la puissante sylve rhénane de jadis. Ces reliquats, parfois intacts, se répartissent suivant plusieurs types :

Ces forêts se développent sur des sols alluvio-sableux, riches en calcaire, pauvres en humus, la minéralisation de la litière s'opérant rapidement. Ces sols ont une nappe phréatique subissant des oscillations selon les saisons, mais généralement induisant une assez forte humidité de la terre et de l'air.

Les forêts riveraines du Rhin sont caractérisées par la richesse de leur flore arborescente, essentiellement constituée de chênes, ormes, frênes, peupliers, saules... Par la nature de son humidification, ce biotope est marqué par une mycoflore pauvre en espèces de litière et, indirectement sans doute, par le peu d'arbres mycorhizés (d'où pauvreté en Russules et Lactaires).

Principales espèces de champignons

Ce sont les Discomycètes (Morilles, Pezizes, Verpes...) printaniers qui constituent l'attrait mycologique essentiel de ces bois. D'autres Discomycètes, tels le Morillon (Mitrophora semilibera), la Verpe en forme de dé (Verpa conica = digitaliformis), des Helvelles (Helvella albipes, monachella...) ou la Pezize veinée (Disciotis venosa) y sont également répandus. Enfin, la très rare Verpe de Bohême (Ptychoverpa bohemica) a été découverte dans l'Île du Rhin, à hauteur de Geiswasser, ainsi que près de Plobsheim et dans la forêt de la Robertsau.

L'Amanite solitaire (Amanita strobiliformis) et l'Amanite épineuse (Amanita echinocephala), toutes deux très spectaculaires, sont typiques de ces milieux, et apparaissent comme la plupart des espèces suivantes au cours des grandes poussées estivales ou automnales. L'Amanite phalloïde, par contre, y est très rare. Parmi les Agaricales (champignons à lamelles), il nous faut noter encore un gros Hébélome (Hebeloma edurum) à port de Tricholome et à odeur de cacao, commun dans ces forêts, et que nous rencontrons souvent en compagnie d'un petit Entolome (Entoloma ameides) à odeur suave, pénétrante, et du Chamaemyces fracidus, en amont de Vogelgrun dans les bois de Geiswasser-Heiteren. Au nord-est de Rhinau furent signalés les rares Leucopaxillus tricolor et Tricholoma sulphurescens.

Le long du grand canal d'Alsace, hors des bois, mais souvent jusque sous le couvert des arbres, l'Agaric des trottoirs (Agaricus bitorquis) peut venir en nombre impressionnant. Ce champignon connaît ici deux grandes poussées, l'une printanière, l'autre automnale. Agaricus vaporarius pousse dans les mêmes stations et en quantité toute aussi impressionnante. Quant au Champignon de Paris sauvage (Agaricus bisporus), il y est beaucoup plus rare. Agaricus maleolens a été signalé plus au nord, dans le Bas-Rhin.

Si les principales essences mycorhizées (hêtre, charme, conifères...), aux longs cortèges de champignons, manquent dans les forêts du Rhin, quelques Bolets méritent citation : le Bolet Satan (Boletus satanas), le Bolet blafard (Boletus luridus), le Bolet dépoli (Boletus impolitus) et plus rarement le Bolet livide (Gyrodon lividus), que nous retrouverons dans le ried.

La forêt rhénane se révèle particulièrement propice aux champignons poussant sur le bois (troncs, souches, branchettes tombées...). Dans la longue liste des lignicoles, nous retiendrons le Lentin tigré (Lentinus tigrinus), le Polypore écailleux (Polyporus squamosus), le Polypore bai (Polyporus badius), le Polyporus lepideus, tous précoces, le très commun Daedaleopsis confragosa, le Funalia trogii, l'Inonotus radié (Inonotus radiatus), l'Oreille de Judas (Hirneola auricula-Judae), le Marasme fétide (Micromphale foetidum) et, tard en saison, la Collybie à pied velouté (Flammulina velutipes). Signalons enfin le peu commun Mycena leptophylla, aux belles couleurs abricot (Geiswasser) et, sur peuplier, les rares Neolentinus schaefferi et Lenzites warnieri qui développent des chapeaux de plus de 30 cm (Île du Rhin, Vogelgrun).

Les forêts du Rhin possèdent ainsi une mycoflore assez typique, comptant quelques raretés mycologiques, mais très sensiblement marquée par l'absence des grandes espèces mycorhiziques et par le nombre restreint des Saprophytes de litières.

Tableau de fréquence de quelques espèces rhénanes :
Espèces Fréquences
Amanita strobiliformis, Disciotis venosa, Morchella rotunda, Mitrophora semilibera R + +
Hebeloma edurum, Hirneola auricula-Judae R + + +
Daedaleopsis confragosa, Flammulina velutipes, Micromphale foetidum, Polyporus lepideus R + + + +
Amanita phalloides, Pleurotus dryinus, Ptychoverpa bohemica L +
Amanita citrina, Entoloma ameides, Inonotus radiatus, Lepista nuda, Polyporus badius, Russula delica L + +
Gyrodon lividus, Pleurotus cornucopiae, Trametes suaveolens, Tricholoma scalpturatum, Verpa conica (= digitaliformis) L + + +

R = Espèce répandue - R + : espèce peu répandue, R + + : espèce assez répandue, R + + + : espèce commune, R + + + + : espèce très commune.
L = Espèce localisée - L + : stations très rares/uniques, L + + : quelques stations, L + + + : plusieurs stations (exemplaires trouvés plus nombreux).

Les zones boisées du riedRevenir au début du texte

Caractéristiques du milieu

Les rieds alsaciens sont constitués d'étendues bien délimitées, comprises, pour l'essentiel, entre Colmar et Strasbourg. Au-delà de ces deux villes, l'intervention de l'homme (drainage, industrialisation outrancière, régularisation du Rhin...) n'a laissé que des lambeaux de paysages, ou engendré leur dégradation, voire leur disparition. La nature même du sol, son évolution liée à l'influence des eaux de débordement (Ill) et aux variations des eaux phréatiques ont déterminé plusieurs types de rieds qui ont été classés d'après la couleur des sols, visibles surtout au moment des labours.

Le Ried, cette entité géographique où alternent marais, prairies humides, prés secs, cultures entrecoupées de haies, bosquets, vastes boisements... est aujourd'hui bouleversé et rentabilisé par l'homme (culture de maïs). Des unités dispersées subsistent toutefois au nord de Colmar (Ostheim, lllhaeusern, Ohnenheim...), près de Sélestat (Muttersholz, Friesenheim...), dans le Bruch de l'Andlau...

La mycoflore des forêts riediennes est marquée par quelques traits dominants :

Principales espèces de champignons

Aux grandes Amanites blanches du milieu rhénan s'ajoutent ici l'Amanite phalloïde (Amanita phalloides), l'Amanite panthère (Amanita pantherina), l'Amanita lividopallescens qui appartient au groupe des Amanites vaginées, l'Amanite tue-mouches (Amanita muscaria) sous bouleau, l'Amanite impériale (Amanita ceciliae)... La liste des Russules et des Lactaires s'allonge... Citons les Russula chloroides, fragilis, pelargonia (trembles), foetens, la Russule charbonnière (Russula cyanoxantha), les Lactaires zonés (evosmus à chair immuable et à forte odeur fruitée, zonarius et acerrimus), le Lactarius controversus (trembles), les Lactaires cerclé (Lactarius circellatus) sous les charmes, pyrogalus sous noisetiers, fulvissimus, obscuratus (aulnes), quietus (chênes), etc.

Non moins longues sont les listes des Bolets (Leccinum griseum, scabrum, aurantiacum, Boletus satanas, Xerocomus subtomentosus...), des Cortinaires (Cortinarius hinnuleus, hinnuloides, nemorensis, sodagnitus, infractus, triumphans, bulliardii...) ou des Agarics (Agaricus arvensis, en lisière, augustus, placomyces...). La plupart de ces espèces se retrouveront d'ailleurs dans les forêts de la Hardt ou de l'étage collinéen et nous nous attacherons plutôt à quelques espèces typiquement riediennes. Aux moments favorables, ces sous-bois humides se tapissent d'une foule de petites Lépiotes, dont Lepiota hystrix, eriophora, fuscovinacea, Sericeomyces sericeus, Cystolepiota hetieri... Sur branchettes mortes s'observent fréquemment une série de Marasmes intéressants : Marasmius epiphyllus, Marasmiellus albus-corticis, Micromphale fœtidum, à côté d'espèces plus banales comme les Marasmes Petite Roue (Marasmius rotula) et les Marasmes des ramilles (Marasmiellus ramealis).

Sous les aulnes, en compagnie du Paxillus filamentosus, croît l'étrange Bolet livide (Gyrodon lividus) dont les tubes longuement décurrents rappellent certains Polypores. Sur souches moussues se développe l'Entoloma euchroum aux belles couleurs bleu violet, pendant que les Tricholomes blancs (Tricholoma album et pseudoalbum) tracent leurs arcs impressionnants dans les sous-bois.

Rond de sorcière de Clitocybes nébuleux

Rond de sorcière de Clitocybes nébuleux
Photo J.-P. Augst, s.d.
Coll. Société mycologique de Strasbourg

Dans les prairies du Ried, on remarque de curieux ronds ou arcs de cercle, formés par une herbe plus luxuriante, d'un beau vert foncé. Ce sont les Ronds de sorcières : il s'agit de mycéliums dits annulaires.

De nombreuses espèces poussent en cercle : Marasmes, Clitocybes, Psalliotes, et bien d'autres encore... Dès le printemps, le Mousseron de la Saint-Georges (Calocybe gambosa), quittant ses bois et ses lisières, ouvre la ronde, suivi de près par le Marasme des Oréades (Marasmius oreades), l’Agaric géant des prés (Agaricus urinascens = macrosporus) et l’Agaric champêtre (Agaricus campestris). Plus tard, l’Agaric des jachères (Agaricus arvensis) prendra le relais, et, à l'arrière-saison, les Rhodopaxilles (Lepista nuda, personata, irina, luscina) traceront leurs ronds impressionnants, pendant que le Clitocybe Tête de Moine (Clitocybe geotropa) fleurira les lisières.

Les prairies naturelles du Ried, malheureusement en régression constante, sont les terres de prédilection de toute une gamme d'Hygrophores. Nous retiendrons l'Hygrophore blanc de neige (Hygrocybe virginea), l'Hygrocybe russocoriacea à odeur pénétrante de bois de crayon, l'Hygrophorus reai aux couleurs éclatantes et à chair très amère, l'Hygrocybe quieta, l'Hygrophore perroquet (Hygrocybe psittacina) à chapeau vert ou bariolé de rouge, l'Hygrocybe fornicata, fuscescens...

Enfin, quelques espèces assez rares doivent être notées, parmi lesquelles Calocybe constricta, Entoloma porphyrophaeum, Stropharia inuncta, Hygrocybe intermedia et ovina.

En conclusion, on note une mycoflore riche, variée, insolite parfois, qui attirera encore maints spécialistes dans ces forêts si peu explorées.

Tableau de fréquence de quelques espèces des forêts du ried :
Espèces Fréquences
Agaricus haemorrhoidarius, Agaricus placomyces, Amanita strobiliformis, Clitopilus prunulus, Cortinarius bulliardii, Cortinarius hinnuleus, Hygrophorus melizeus, Inonotus radiatus, Lepiota aspera, Russula fragilis
R + +
Amanita phalloides, Clitocybe cerussata, Clitocybe nebularis, Cortinarius infractus, Cortinarius triumphans, Entoloma euchroum, Tricholoma pseudoalbum
R + + +
Clitocybe geotropa, Flammulina velutipes, Paxillus involutus
R + + + +
Amanita ceciliae, Clitopilus intermedius, Lactarius evosmus, Lactarius violascens, Lepiota hystrix, Lepiota fuscovinacea, Melanophyllum echinatum, Russula pumila
L +
Agaricus variegans, Agaricus xanthoderma, Amanita citrina, Cortinarius cephalixus, Lepiota eriophora, Tricholoma populinum, Tricholoma fulvum, Russula pelargonia
L + +
Cortinarius praestans, Paxillus filamentosus, Rhodocybe truncata, Leccinum aurantiacum, Leccinum scabrum, Gyrodon lividus (aulnes) L + + +

R = Espèce répandue - R + : espèce peu répandue, R + + : espèce assez répandue, R + + + : espèce commune, R + + + + : espèce très commune.
L = Espèce localisée - L + : stations très rares/uniques, L + + : quelques stations, L + + + : plusieurs stations (exemplaires trouvés plus nombreux).

Tableau de fréquence de quelques espèces des prairies du ried :
Espèces Fréquences
Clitocybe ericetorum R +
Agaricus arvensis, Hygrocybe psittacina, Hygrocybe quieta, Hygrocybe reai R + +
Agaricus campestris, Agaricus macrosporus, Calocybe gambosa, Clitocybe dealbata, Lepista irina, Lepista luscina, Stropharia coronilla R + + +
Lepista personata, Marasmius oreades, Hygrocybe virginea, Vascellum pratense R + + + +
Entoloma porphyrophaeum L +
Calocybe constricta, Lepista nuda, Hygrocybe fornicata, Stropharia inuncta L + +

R = Espèce répandue - R + : espèce peu répandue, R + + : espèce assez répandue, R + + + : espèce commune, R + + + + : espèce très commune.
L = Espèce localisée - L + : stations très rares/uniques, L + + : quelques stations, L + + + : plusieurs stations (exemplaires trouvés plus nombreux).

Les forêts de la HardtRevenir au début du texte

Caractéristiques du milieu

Les forêts de la Hardt, qui s'étendent de Bâle à Marckolsheim, entre le Rhin et l'III, constituent l'une des unités paysagères principales de la plaine d'Alsace. Installés sur le cône de déjection fluvioglaciaire du Rhin, les sols de la Hardt forment une mosaïque allant de la neutralité à l'acidité (présence de Tricholoma columbetta), voire le calcaire sur les marges rhénanes (Boletus satanas, Hygrophorus penarius...).

Les précipitations sont faibles, surtout au nord (Kastenwald), où la nappe phréatique s'est abaissée sensiblement. D'une forêt jadis riche, on a tendance à passer à un taillis sec, très appauvri. Malgré tout, ces bois connaissent, par année favorable (mois d'août humide, absence de vents secs...), des poussées fongiques mémorables. Sur le plan forestier, on peut définir la Hardt comme une chênaie-charmaie. Aussi y rencontre-t-on une partie des champignons du Ried (l'Amanite phalloïde y abonde), mais les espèces calciphiles des bois rhénans se font rares, disparaissent ou se cantonnent aux marges orientales (Amanita echinocephala, strobiliformis, Boletus satanas). Par contre, des champignons plus acidophiles, tels la Golmotte (Amanita rubescens), la Girolle (Cantharellus cibarius), le Lactaire à lait jaunissant (Lactarius chrysorrheus) apparaissent et souvent en quantité massive (Trompette-de-la-mort, Chanterelle cendrée).

Autre trait marquant, l'importance et surtout la précocité des poussées estivales, dans la Hardt-Nord notamment (Munchhouse, Rumersheim).

Principales espèces de champignons

Conjointement aux premières Chanterelles, tout un cortège de Russules fait son apparition. Citons la Russule charbonnière (Russula cyanoxantha), la Russule comestible (Russula vesca), la Russula heterophylla et rubroalba, suivies un peu plus tard par les Russula amoena, amoenicolor, delica, chloroides, nigricans... Le Cèpe d'été (Boletus reticulatus) et le Bolet rude des charmes (Leccinum pseudoscabrum = carpini) peuvent fructifier dès la fin du mois de mai, et en juin-juillet s'ajoutent le Bolet tomenteux (Xerocomus subtomentosus), le Bolet dépoli (Boletus impolitus), le Bolet appendiculé (Boletus appendiculatus) et, plus rarement, le Bolet de Quélet (Boletus queletii). Signalons également le Polypore en ombelle (Dendropolyporus umbellatus) au pied des vieux chênes. La plupart de ces espèces persisteront tout le long de l'été (si les pluies d'orages sont assez abondantes) ou connaîtront des résurgences automnales et se mêleront alors aux longs cortèges des Lactaires (zonarius, acerrimus, circellatus...), des Hygrophores (dichrous, leucophaeus, eburneus, penarius...), des Tricholomes (saponaceum, atrosquamosum, ustale, ustaloides, acerbum...), des Cortinaires (multiformis, nemorensis, calochrous, caesiocyaneus, mairei, hinnuleus...), pendant que Mycènes, Marasmes, Collybies, Inocybes ou encore Hypholomes... tapisseront les litières, les branches mortes ou les vieilles souches.

Voici quelques autres champignons typiques de ces forêts :

À côté des Chanterelles (Cantharellus cibarius) et des Trompettes de la mort (Craterellus cornucopioides) bonnes pour la table, les forêts de la Hardt abritent également quelques champignons très dangereux : dès juin, l'Inocybe de Patouillard (Inocybe patouillardii) ; ensuite l'Amanite phalloïde (Amanita phalloides), l'Amanite panthère (Amanita pantherina), l'Entolome livide (Entoloma lividum) ; enfin le Cortinaire des montagnes (Cortinarius orellanus), toujours présent dans ces forêts...

Tableau de fréquence de quelques espèces de la Hardt :
Espèces Fréquences
Amanita pantherina
Boletus luridus, Boletus impolitus, Gyroporus castaneus, Cantharellus cibarius, Cantharellus cinereus, Cortinarius cotoneus, Cortinarius multiformis, Cortinarius nemorensis, Cortinarius orellanus, Cortinarius rufoolivaceus, Lactarius vellereus, Russula aurata
R + +
Amanita citrina
Boletus aestivalis, Leccinum griseum, Limacella glioderma, Russula heterophylla, Xerocomus chrysenteron, Xerocomus subtomentosus
R + + +
Amanita phalloides, Amanita rubescens
Craterellus cornucopioides, Hygrophorus leucophaeus, Lactarius piperatus, Lactarius quietus, Mycena galericulata, Mycena inclinata, Russula cyanoxantha, Russula lepida, Russula vesca
R + + + +
Amanita caesarea
Cortinarius boudieri, Cortinarius odoratus, Limacella ocraceolutea, Russula acrifolia
L +
Boletus appendiculatus, Boletus satanas, Cortinarius odorifer, Cortinarius praestans, Cortinarius prasinus, Echinoderma asperum, Inocybe godeyi, Inocybe patouillardii, Tricholoma acerbum, Tricholoma atrosquamosum, Tricholoma orirubens, Tricholoma sejunctum L + +
Cortinarius plumiger, Hygrophorus penarius, Russula rubroalba L + + +

R = Espèce répandue - R + : espèce peu répandue, R + + : espèce assez répandue, R + + + : espèce commune, R + + + + : espèce très commune.
L = Espèce localisée - L + : stations très rares/uniques, L + + : quelques stations, L + + + : plusieurs stations (exemplaires trouvés plus nombreux).

Les pinèdes de la HardtRevenir au début du texte

Les pineraies de la Hardt (Hirtzfelden, Rustenhart, Oberhergheim) constituent un groupement bien individualisé. Ces forêts sont très riches en champignons, surtout sous pin sylvestre. Dès le mois de juin, les Bolets granulés (Suillus granulatus) seront au rendez-vous avec quelques Agarics (Agaricus silvicola et surtout Agaricus albosericeus (syn. aestivalis) et les premières Coulemelles (Macrolepiota procera), suivis de près par l'Agaric impérial (Agaricus augustus), qui peut développer des chapeaux énormes, de couleur brun jaune, rompus en écailles.

Mais c'est surtout à l'arrière-automne que ces pinèdes offriront une réserve inépuisable: Nonette voilée (Suillus luteus), Bolet granulé (Suillus granulatus), Russule sanguine (Russula sanguinea), Russula xerampelina, integra, cessans..., Gomphide visqueux (Chroogomphus rutilus), Tricholome équestre (Tricholoma equestre), Tricholome prétentieux (Tricholoma portentosum), Tricholome terreux (Tricholoma terreum), Tricholoma batschii, imbricatum... Hygrophorus agathosmus, hypothejus... (cette dernière espèce attend les premiers froids pour fructifier...)... Agarics (Agaricus silvaticus, silvicola...)... Le cortège mycorhizique du pin sylvestre est impressionnant ! Sans compter les Saprophytes de litières (cf. Collybia butyracea, Lepista inversa), Clitocybes divers... et le Pied bleu (Lepista nuda).

En octobre-novembre, les petites pelouses herbeuses situées en lisière des pins se tapissent d'une foule de petites espèces : Lavulinopsis corniculata, Lycoperdon spadiceum, Hygrocybe virginea, russocoriacea, Entoloma asprellum, sarcitulum, sericeum...

Tableau de fréquence de quelques espèces des pinèdes de la Hardt :
Espèces Fréquences
Agaricus augustus, Hygrophorus agathosmus, Lactarius deliciosus, Macrolepiota rhacodes R + +
Agaricus silvaticus, Gomphidius rutilus, Hygrophoropsis aurantiaca, Lepista nuda, Russula cessans R + + +
Clitocybe nebularis, Collybia butyracea, Gymnopilus penetrans, Hygrophorus hypothejus, Lepista inversa, Russula integra, Russula xerampelina, Suillus granulatus, Tricholoma terreum R + + + +
Agaricus porphyrizon, Agaricus semotus, Russula adusta L +
Hygrophorus gliocyclus, Macrolepiota procera, Phaeolus schweinitzi, Russula badia, Russula roseipes, Suillus luteus, Tricholoma batschii, Tricholoma equestre, Tricholoma portentosum L + +
Cortinarius croceus, Galerina marginata, Russula sanguinea, Tricholoma imbricatum L + + +

R = Espèce répandue - R + : espèce peu répandue, R + + : espèce assez répandue, R + + + : espèce commune, R + + + + : espèce très commune.
L = Espèce localisée - L + : stations très rares/uniques, L + + : quelques stations, L + + + : plusieurs stations (exemplaires trouvés plus nombreux).

Les forêts de HaguenauRevenir au début du texte

Caractéristiques du milieu

La forêt de Haguenau, au nord de Strasbourg, l'un des plus grands massifs boisés de la Plaine d'Alsace, est située sur des alluvions sableuses des Vosges (d'où présence de champignons de montagne).

Chênaie-hêtraie, chênaie-charmaie, pineraies... constituent les groupements végétaux essentiels. La mycoflore sera marquée par les conditions écologiques suivantes :

Très schématiquement on peut scinder la forêt de Haguenau en deux zones :

Une zone sud

Une zone nord

Citons encore comme espèces bien répandues :

Notons un dernier trait caractéristique, à savoir la présence de champignons que nous retrouverons dans le Sundgau (Marasmius alliaceus, Mucidula mucida) ou à l'étage montagnard (Porphyrellus porphyrosporus, Amanita virosa, Tricholomopsis decora...).

Tableau de fréquence de quelques espèces de la forêt de Haguenau (Zone nord) :
Espèces Fréquences
Clitocybe odora, Cortinarius largus, Lactarius hepaticus, Marasmius alliaceus, Tricholoma sejunctum R + +
Agaricus silvicola
Collybia fusipes, Clitopilus prunulus, Cortinarius alboviolaceus, Cortinarius elatior, Cortinarius purpurascens, Leccinum aurantiacum, Russula pseudointegra, Tricholoma saponaceum, Xerocomus badius, Xerocomus subtomentosus
R + + +
Amanita spissa
Boletus aereus, Botetus edulis, Cantharellus cibariusClitocybe nebularis, Collybia butyracea, Hygrophorus eburneus, Lactarius blennius, Lactarius chrysorrheus, Lactarius piperatus, Lactarius vellereus, Megacollybia platyphylla, Pholiota lenta, Russula atropurpurea, Russula fellea, Russula ochroleuca, Xerocomus chrysenteron
R + + + +
Amanita crocea, Amanita virosa
Auroboletus gentilis, Botetus luridus, Marasmius prasiosmus, Russula solaris, Tricholoma orirubens
L +
Amanita ceciliae
Craterellus tubaeformis, Lactarius controversus, Marasmius globularis, Tricholoma atrosquamosum
L + +
Hygrophorus arbustivus, Hygrophorus russula L + + +

R = Espèce répandue - R + : espèce peu répandue, R + + : espèce assez répandue, R + + + : espèce commune, R + + + + : espèce très commune.
L = Espèce localisée - L + : stations très rares/uniques, L + + : quelques stations, L + + + : plusieurs stations (exemplaires trouvés plus nombreux).

Tableau de fréquence de quelques espèces de la forêt de Haguenau (Zone sud) :
Espèces Fréquences
Boletus erythropus, Paxillus atrotomentosus, Russula turci R + +
Amanita gemmata, Amanita muscaria, Cantharellus cibarius, Collybia butyracea, Collybia maculata, Hygrophorus hypothejus, Lactarius necator, Rozites caperata, Russula caerulea, Russula sardonia, Sparassis crispa, Tricholomopsis rutilans, Tricholoma sulfureum R + + +
Amanite citrina, Amanita rubescens, Lactarius rufus, Paxillus involutus, Porphyrellus porphyrosporus, Russula ochroleuca, Russula paludosa, Russula sylvestris, Tricholoma portentosum R + + + +
Amanita excelsa, Amanita porphyria, Boletus edulis, Russula atrorubens, Russula velenovskyi
L +
Russula badia, Russula xerampelina, Tricholoma equestre, Tricholoma columbetta, Tricholoma imbricatum L + +
Lactarius deliciosus L + + +

R = Espèce répandue - R + : espèce peu répandue, R + + : espèce assez répandue, R + + + : espèce commune, R + + + + : espèce très commune.
L = Espèce localisée - L + : stations très rares/uniques, L + + : quelques stations, L + + + : plusieurs stations (exemplaires trouvés plus nombreux).